vendredi 13 septembre 2013

Afrique du Sud : les aventures de Kanto en Pays Venda, Limpopo et au Parc Kruger


 


Par Kanto Raomiala, conseillère voyage chez Terra South Africa.






South Africa is not for sissies* ! 
* mauviettes


A 6h30 ce matin, mon guide Sipho et moi nous rendons aux piscines naturelles creusées dans de la roche de Mashovela. C’est le départ d’une grande randonnée jusqu’à une cascade et ces fameuses piscines. Nous arrivons à une belle piscine de roche et un site qui raconte d'incroyables histoires Venda, l’ethnie qui peuple la région. Nous nous attardons sur place puis continuons vers la grande chute d'eau. La randonnée devient plus intense avec un peu d'escalade à l’aide de chaînes pour nous tirer vers le haut. 

La piscine naturelle de Mashovhela

Presque au sommet (à environ 800m d'altitude), je glisse et m’agrippe à la chaine avec mon bras droit pour retenir mon corps tout entier qui partait dans le vide…Sipho, qui grimpait devant moi, descend aussi vite qu'il le peut pour m'aider et me rattraper. Mais je remarque qu'il n'a pas une bonne adhérence, que ses jambes tremblent alors qu’il essaie d'atteindre ma main. Je refuse de prendre sa main pour ne pas nous entrainer tous les deux dans une chute vertigineuse. Sipho crie et me prie de saisir sa main. Soudain, je sens un peu d'adhérence sous mon pied droit et je parviens à m’élever. Sipho m’attrape par la main et me tire vers lui tel Superman, un moment d’adrénaline pure ! 

Randonnée et escalade en Pays Venda

Trekking dans le Limpopo

A l’arrivée au sommet, mon rythme cardiaque est à son paroxysme, je sens mon cœur quasiment sortir de ma poitrine... Nous restons silencieux pendant un moment pour reprendre notre souffle. Sipho me dit avoir bien stressé car j'ai refusé de prendre sa main. Cependant, il admet qu’il n’était pas dans une position très confortable pour me sortir de ce pétrin. En fin de compte, nous sommes tous les deux contents de nous en sortir avec seulement quelques ecchymoses et coupures, et nous apprécions la vue sur une belle cascade qui a failli nous coûter la vie!

Ce même jour, quelques heures plus tard, je me dirige vers Pafuri, la porte tout au nord du parc national Kruger, pour rejoindre « The Outpost », un beau Lodge niché tout au nord du célèbre parc animalier. C’est ici que j’ai prévu de passer la nuit. Le parc Kruger est le territoire des plus gros animaux sauvages de la brousse africaine où ils peuvent vivre et chasser librement: lions, léopards, éléphants, buffles, rhinocéros (les Big Five)… 

Léopard en chasse

J’arrive à la porte de Pafuri à 11h45 puis suis la pancarte Outpost Lodge dans le parc. Je roule pendant environ quinze minutes avec seulement de la brousse autour de moi et j’arrive à une bifurcation avec un nouveau panneau indiquant le lodge. Cependant, il n’est pas fléché et j’ai deux options : je tourne à droite (route qui part en descente) ou à gauche (route qui monte le long d’une colline). Je vérifie l'état de la route et décide de prendre à droite. De toute façon, si je me trompe, je peux revenir en arrière ! Je conduis le long de cette route qui descend jusqu'à un grand plan d’eau, beau paysage, un barrage hydraulique et c’est une impasse ! Je roule alors sur une piste de sable épais avec ma petite Toyota Etios de location. La belle et moi nous embourbons immédiatement dans le sable, il est 12h15…Je redémarre la voiture et essaie d'aller en avant... rien. Marche arrière... rien. Je ne fais pas de nouvelles tentatives afin de ne pas m’ensabler davantage. J’ai vécu cette situation maintes fois lors de mes quelques périples à Madagascar ! 

Voiture ensablée en territoire des "Big Five"
Je coupe donc le moteur et vérifie mon téléphone: pas de réseau cellulaire. Je garde mon calme et pense aux différentes solutions qui s’offrent à moi. Pas grand-chose en fait… tout ce que j'ai sous les yeux c’est une brochure que l’on m’a remise à l’entrée du parc ou il y a écrit: « Ne sortez pas de votre véhicule sous aucun prétexte, pour les urgences, appelez le… ». 

Après vingt minutes coincée dans la voiture, je commence à me sentir un peu mal à l'aise. Je respire profondément et analyse de nouveau ma situation. J’observe les alentours et je vois que près de l’eau, à environ 80 mètres de la voiture, il y a une petite boîte verte qui ressemble à un poste téléphonique. Je pense que c’est peut-être un téléphone d’urgence. Alors je commence à penser à mettre de côté le : "Ne sortez pas de votre véhicule… " et marcher jusqu’à cette boite verte pour savoir si elle peut m'apporter un peu d’aide. Je sors de la voiture, regarde autour de moi, fais un premier pas, regarde autour de moi, deuxième pas, regarde autour de moi. Au troisième pas… des empreintes…de lions ! 
Après avoir vécue 8 ans en Afrique du Sud et participé à plusieurs safaris dans de belles réserves, je connais leurs empreintes par cœur. Des empreintes aussi grandes que toute ma paume de main ! Un bond en arrière, je me retrouve à la case départ, de nouveau dans ma petite voiture. 

Furieuse et stressée par les évènements, je redémarre la voiture et tente de me sortir de ce cauchemar… Je fais marche-avant puis marche-arrière, j’insiste et je m’enfonce plus profondément dans le sable. Je commence aussi à klaxonner. Je klaxonne aussi longtemps que je peux et je crie « hellOOoooOOOOO » en même temps (comme dans l’un de ces thrillers ou film d’horreur). Je réalise après un bon bout de temps que je suis descendue bien bas dans la vallée et avec le bruit du barrage, personne ne peut m'entendre sauf les quelques corbeaux et des chimpanzés qui m’observent depuis que je me suis plantée.

Bref, le gros stress m’envahit et je commence à suer à grosses gouttes. Je regarde mon téléphone à nouveau avec l'espoir de recevoir un réseau imaginaire: rien ! Je commence à taper un message SOS à mon amie Kesia. Même si je n'ai pas de signal, j'espère en quelque sorte que mon message va passer- on ne sait jamais. Je mets à jour mon statut sur ​​BBM, la messagerie de Blackberry, au cas où Kesia n’aurait pas son téléphone sur elle (je pense que quelqu’un va finalement voir que j'ai besoin d'aide). J'essaie même d'appeler le 911, mais rien ne fonctionne…

Après un certain temps, je suis profondément embourbée dans le sable et dans mes pensées avec les différentes alternatives et possibilités qui s’offrent à moi (plans A, B, C, D... aucun d'entre eux n’est satisfaisant).

Bref :
 
- Plan A: sortir de la voiture et marcher vers la boîte verte pour appeler à l'aide, si possible.

 
- Plan B: sortir de la voiture, creuser sous les pneus, chercher quelque chose de stable et compact (cailloux et branches) pour donner une traction à la voiture. On démarre et on fait marche arrière, marche avant... Il me semblait à cet instant qu’aller vers l’avant n’est peut-être pas la meilleure solution car le sable devient plus épais.

 
- Plan C: Mettons de côté le "Ne sortez pas de votre véhicule… ", facile à respecter depuis que j'ai vu des empreintes de lions partout! Le Plan C consiste à klaxonner jusqu'à ce que la batterie de la voiture soit à plat et crier jusqu'à ce que quelqu'un puisse m’entendre et venir à mon aide. Je vois le Plan C comme la pire des solutions…

 
- Plan D: Ne pas se fatiguer, arrêter de klaxonner et crier, personne ne peut m’entendre. M’installer confortablement, essayer de me détendre, être patiente et avoir un peu de sagesse (signifie suivre les règles donc rester dans la voiture). J'ai une bouteille d’1,5 litre d'eau (merci maman pour ce réflexe), une orange achetée à Thambazimbi, un petit fromage Babybel acheté au Alldays, quelques biscuits et du chili droewors (une saucisse traditionnelle sèche épicée). Quelqu'un finira sûrement par me trouver, peut-être dans quelques heures, peut-être dans 1 ou 2 jours, peut-être plus…

 
- Plan E: Sortir de la voiture et grimper au sommet de la montagne en face de moi car il pourrait y avoir du réseau téléphonique là-haut.

 
- Plan F : la dernière chose que l’on a envie de faire: prendre le sac à dos, le téléphone dans la main droite en cas de signal (faire passer mon SMS) et revenir à pied vers la route principale et l’intersection qui m’a induite en erreur. Direction le lodge, en territoire « Big Five ». Peut-être que je vais croiser d’autres clients qui vont au lodge et qui s’arrêteront pour me demander si je ne suis pas timbrée? Marcher vers le lodge, prier et espérer qu'il n'y aura pas de prédateurs sur le chemin. Il suffit de marcher jusqu'à Dieu ne sait où, autant que possible et permis…


Je décide de mettre en place le plan A. Il me faut beaucoup de temps et du courage pour sortir de la voiture car je suis toujours marquée par ces traces de lion. Mais avec beaucoup d’adrénaline, je parviens finalement à la boîte verte qui est fermée avec un cadenas ! Cela ne m’aide pas du tout ! Je retourne vers la voiture et vois des empreintes de hyènes !

Place au Plan B – cela commence à devenir plus facile de sortir de la voiture à la fin… je récupère quelques cailloux, tire vers la voiture des branches et creuse sous les pneus pendant environ 1h30. J’ai les mains écorchées par les branches, des bleus à force de cogner contre les pierres, des coupures sur les jambes, le pantalon déchiré, les ongles abîmés par les efforts pour creuser dans le sable. Je dois avoir 1 ou 2 kg de sable dans mon pantalon et mes sous-vêtements. Je transpire et stresse comme jamais. Je reste en alerte tout le temps au cas où j’aurais de la visite. Je redémarre la voiture et insiste sur mes marches-avant et marches-arrière à plusieurs reprise avec l’aide des pierres et des branches sous les roues. Mais la voiture est trop enfoncée dans le sable ! 

Auto embourbée en plein territoire des fauves - Parc Kruger

J’arrive au Plan C: klaxonner et crier un peu plus… rien. Je perds juste de l'énergie et me mets en colère contre le corbeau et le singe qui me fixent du regard. Je pense maintenant au Plan D tout en essayant d’oublier définitivement le Plan C. Mon esprit commence à être bien embrouillé et fatigué. Je me réfugie dans des endroits bien macabres de mon cerveau. Je tremble à l'idée d'attendre en plein hiver dans la voiture pendant des jours... Plus j'attends, plus je me perds dans mes imaginations et commence à halluciner de choses abominables (je me vois dévorée par des lions, des hyènes, les membres déchiquetés, etc.). C’est à ce moment que je me rends compte que j'ai besoin de rester active et productive afin de ne pas gamberger.

Le Plan E me vient maintenant à l’esprit - escalader la montagne pour trouver un réseau téléphonique. Je me dis: «Si je peux grimper la montagne pour chercher du réseau (et je ne sais pas s’il y en aura), je devrais plutôt mettre le plan F en marche. Être audacieuse, prendre tous les risques et marcher jusqu’au Lodge sans savoir ou je suis ni à quelle distance il se trouve sans parler de ce que je peux rencontrer en chemin ! ». 

Je pense à ce Plan F complètement fou pendant un long moment et je repars vers les endroits macabres de mon cerveau. J'attrape mon sac à dos avec mon appareil photo (derniers souvenirs de moi), la bouteille d'eau, l'orange et le fromage. Mon Blackberry dans la main gauche au cas où je récupère du réseau, une pierre de belle taille dans ma main droite pour me défendre si nécessaire. Je me dis que s'il y avait un prédateur dans les parages, il m’aurait probablement déjà vue et sentie avant que je sois coincée ici et m’aurait déjà dévoré. Je ferme la voiture et commence à marcher en direction de la route principale, il est 14h30… 

La brousse s’anime autour de moi et je sens mon cœur battre plus vite à chaque pas. A environ 500 mètres de la voiture, je vois d'énormes empreintes d'éléphants et d’autres empreintes de hyènes. La voix de la raison résonne en moi et essaie de me convaincre que ce que je fais est vraiment «stupide» et qu’il vaut mieux retourner à la voiture et attendre. Cependant, une partie de moi, la partie rebelle, irrationnelle et obstinée prend le dessus et ne veut pas regarder en arrière ni revenir à la voiture. Je décide d'aller de l'avant et plus rapidement encore. J'entends des grognements d’animaux, le corbeau qui continue de faire des bruits effroyables. Je regarde autour de moi, perds mon souffle, effrayée mais prête à continuer. Mon cœur bat plus vite que je ne peux respirer et marcher.

A un moment, je vois l'histoire de ma vie au ralenti, toutes les personnes que j'ai aimées, je sens des larmes froides le long de mon visage. Des larmes de tristesse et de peur. Mes peurs ont pris le contrôle mais je me bats pour y résister. J’arrive finalement à l’intersection sur la route principale et je récupère la route qui monte le long de la colline en direction du Lodge. Il me faut plus ou moins 10 minutes de marche pour découvrir le plus beau mur gris jamais vu, cela ressemble fortement au Lodge.

J’arrive par l’unique entrée du Lodge et vois des personnes assises. Je rentre par la première porte et comprends que les personnes face à moi sont le staff du Lodge. Ils se demandent «Quoi? Qui ? Et comment ? » Lango (qui accueille habituellement les clients du Lodge) pense que je suis une immigrée clandestine du Zimbabwe qui a réussi à rejoindre l’Afrique du Sud sans être mangée par un carnivore ou arrêtée par la police des frontières ! Je suis en sueur, sale, pleine de boue, ma main droite a une coupure et j’ai étalé le sang de ma coupure sur mon visage en m’essuyant. Je parais pâle et fatiguée. Dans un premier temps, je ne parviens pas à parler, probablement toujours sous le choc. Je m'effondre sur le canapé alors que je serre la main de Lango et lui dis : «Je suis Kanto ». Elle se fige puis s'assit à côté de moi. Tout le monde se réunit autour de moi comme si j'étais une célébrité et me demande ce qu’il s'est passé. Ron, le gérant du lodge, court vers moi depuis son bureau et me tend la main tout en me proposant d’appeler un docteur. Je dis que le kit de premiers secours que j’ai dans mon sac à dos devrait suffire. Ils me demandent ce qu'ils peuvent faire et si je souhaite boire quelque chose. Sans réfléchir, je demande :"un Coca s'il vous plaît". Je n'aime pas le Coca-Cola et n’en bois pas habituellement, mais cette fois je le souhaite vraiment! J'ai besoin de sucre!

Après avoir bu probablement le meilleur Coca de ma vie, je leur raconte ma folle histoire et ils sont tous ébahis. Ils sont choqués par le fait que j’ai marché jusqu’ici et non pas par le fait que je sois restée bloquée pendant 3 heures ! Ron me demande s'il y a quelqu'un que je veux appeler avec le téléphone satellite du Lodge. J’en profite pour appeler mon amie Kesia pour lui dire d'ignorer mes messages SOS au cas où elle finirait par les recevoir. Kesia ne répond pas! Ron tente aussi d’appeler Kesia mais ne parvient pas à la joindre. Je finis par lui envoyer un email du satellite du Lodge en lui racontant brièvement mon histoire.

The Outpost Lodge - vue depuis la baignoire

Après une pluie d’excuses et un « Wow! Vous devez être vraiment courageuse… ou complètement folle », une des employées qui travaille au Lodge depuis 8 ans me dit qu'elle n’aurait même pas marché 50 mètres en dehors du Lodge sans un guide et un fusil...

Nous avons partagé beaucoup d’histoires avec le personnel. L'endroit où je suis restée coincée est l’emplacement choisi pour organiser les barbecues surprise en pleine brousse pour les clients du Lodge. Comme je suis la seule cliente, ils n'avaient pas prévu de s’y rendre avant plusieurs jours. Selon les guides d’Outpost Lodge, c’est au cœur du territoire des fauves et ils y rencontrent régulièrement des léopards! Bravoure ou pure folie? Je ne sais pas .... Peut-être un peu des deux… Peu importe, je suis de nouveau sur la route, et Viva la Vida!

Territoire des prédateurs - Parc animalier Kruger

Visualisez ce voyage de reconnaissance dans le Limpopo et Pays Venda et au Parc Kruger en Afrique du Sud à l’aide de la carte ci-dessous :







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mardi 3 septembre 2013

Bolivie: Trek du Choro, sentier Inca de la Cordillère Royale jusqu'aux Yungas






Par Jules Tusseau, conseiller voyage chez Terra Andina Bolivia







Nouvelle petite reco sur le très connu trek du Choro en Bolivie. Pour poser le décor, le Choro est un sentier Inca qui démarre de la Cumbre (4700m d’altitude) dans la Cordillère Royale jusqu’au petit village de Chairo (1200m d’altitude) dans les Yungas, région montagneuse et quasi tropicale faisant tampon entre l’Amazonie et l’Altiplano.
Le Choro est un trek qui se fait en 3 jours. Compter 70 km de marche sur chemin escarpé, 4000 mètres de dénivelé négatif pour 500 mètres de dénivelé positif. Nous le sous-titrerons donc bien volontiers : « De la neige à la Jungle… »


06/07


Comme ce fût le cas de mon dernier récit de reco au sommet du Condoriri nous décidons de faire cette reco d’une façon un peu particulière : pas de guide, pas de porteur et surtout, faire le trek en 2 jours au lieu de 3. J’invite mon ami et colocataire Félix Léger, français, sismologue pour l’observatoire San Calixto de La Paz à m’accompagner dans cette nouvelle aventure.


7h30, nous nous rendons au nouveau terminal des bus pour les Yungas pour y prendre un minibus en direction de Coroico (capitale des Yungas). Après une heure de bus nous arrivons à la Cumbre, point de départ de notre trek. Nous abandonnons le minibus qui continue sa route jusqu’à Coroico (il mettra 3 heures à faire ce que nous ferons en 2 jours).

8h30 : nous avons les pieds dans la neige, il doit faire près de -5ºC, peu de vent et un temps radieux, les conditions sont idéales. Nous nous mettons en route le long d’une superbe lagune dont j’ignore le nom.



Lagune à la Cumbre


Le trek du Choro démarre par une petite montée jusqu’au col d’Abra Chucura (4.859m d’altitude) avant de plonger littéralement vers les Yungas.


Montée au col Abra Chucura


Depuis le col Abra Chucura

Nous entamons notre descente dans des paysages familiers de la Cordillère, peu de végétation, encerclés de montagnes, le long d’un petit cours d’eau dont le doux bruit du l'écoulement nous rappelle combien le silence est agréable comparé au brouhaha chaotique de La Paz.

Cours d'eau dans la vallée


Nous traversons plusieurs petits « villages » peuplés de huttes aux toits de chaume. La population locale ne parle presque pas l’espagnol, seulement l’Aymara. Régulièrement des enfants viennent nous aborder pour nous vendre des friandises. Pas de doute, nous sommes encore bien sur l’Altiplano (malgré les deux heures de marche que nous venons de parcourir). Les dizaines de lamas à l’attitude fière et arrogante que nous croisons en témoignent.

Village de pierres


Enfants locaux
Lama

A la sortie du village de Chucura, la végétation apparaît. L’apparition de quelques arbres nous réconforte, nous avançons, c’est bon signe.

Sortie de Chucura

C’est après 3 heures de marche supplémentaires et une végétation nettement plus dense et diversifiée que nous arrivons au lieu dit de Challapampa (2 900m d’altitude), premier « campsite ». C’est la première étape du trek. Si nous avions décidé de faire le trek en 3 jours, nous nous serions arrêtés ici pour dormir. Nous ne ferons qu’une halte pour déjeuner.
Puisque tout effort mérite rétribution nous nous offrons le luxe d’une petite bière pas fraîche que nous achetons auprès d’une dame, qui ne parle pas un mot d’espagnol. Son visage est fortement marqué par le temps. Je tente de lui échanger l’achat d’une bière au double du prix contre une photo. Elle refuse. Je profite donc d’un moment d’inattention pour lui voler un portrait.



Aux abords de Challapampa

Habitante de Challapampa

Vue depuis Chalapampa


Nous déjeunons et nous nous reposons une heure avant de repartir en direction du tout petit village de Choro (2 heures de marche supplémentaires).

Voici déjà 6 heures que nous marchons, la fatigue se fait sentir, le sac de 10kg dans le dos aussi. Le chemin est très escarpé il faut rester concentré pour ne pas glisser. La végétation est devenue hyper dense. Le taux d’humidité et la chaleur ont augmenté de manière significative.
Nous parvenons au village de Choro (2 350m d’altitude) à 18h, juste avant la tombée de la nuit. Nous montons la tente, allumons un feu avec le peu de bois sec que nous trouvons, dinons et nous mettons au lit vers 21h30.

07/07


Réveil à 8h. Nous sortons le nez de la tente, il fait un temps magnifique, l’endroit est magique, les courbatures aussi. Petit déjeuner sommaire et rapide séance d’échauffement pour remettre la machine en marche.

Campement à Choro

Nous démontons le campement et nous remettons en route. Les paysages sont impressionnants, ces montagnes abruptes coiffées d’arbres et d’arbustes aux verts multiples, le taux d’humidité avoisinant les 100%, cette chaleur délicieuse, nous sommes bien dans les Yungas, il n’y a pas de doute !



Montagnes des Yungas


A plusieurs reprises nous traversons des ponts suspendus qui croisent les rio Jucumarini et Coscapa. Nous traversons notamment les villages San Francisco (théoriquement le camp pour une deuxième nuit) et Sandillani (remarquable pour ses jardins au style japonais), tous deux à la population très accueillante.



Rio Coscapa

Pont suspendu


Nous parvenons vers 18h à Chairo, fin de notre trek, épuisés mais heureux. Il nous faudra encore prendre un minibus jusqu’à Yolosita puis de là, arrêter les camions qui remontent à La Paz où nous arriverons après 3 heures de route.


Village de San Francisco

Visualisez ce voyage de reconnaissance en Bolivie à l’aide de la carte ci-dessous :





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